Amanda Eyre Ward, Ferme les yeux

L’auteur : Amanda Eyre Ward vit au Texas. Elle a publié trois romans et un recueil de nouvelles chez Buchet-Chastel. Ferme les yeux est son quatrième roman et il a reçu Le Grand Prix des Lectrices de ELLE USA 2011.
318 pages
Editeur :
Buchet-Chastel (février 2012)
Traduction : Anne-Marie Carrière
Titre original : Close your eyes

Lauren Mahdian est une jeune femme peu sûre d’elle, et elle se trouve déstabilisée par le départ de son frère aîné pour l’Irak en tant que médecin. Alex est en effet sa seule famille, sa mère ayant été assassinée alors que Lauren avait huit ans et son père incarcéré depuis lors. Alex met en doute la culpabilité de leur père mais Lauren ne veut rien entendre à ce sujet. Sa mémoire de ce qui s’est passé ce jour-là est partielle, et elle ne souhaite pas revivre ces moments douloureux. Elle trouve pourtant le soutien de Gerry, son compagnon, et tente de s’investir dans son travail d’agent immobilier.
La personnalité attachante et fragile de Lauren est pour beaucoup dans la réussite de ce roman. J’avoue avoir été un peu perturbée par l’arrivée vers le milieu du livre, dans un nouveau chapitre, d’une autre femme, Sylvia Hall, qui, enceinte, fuit un compagnon peu enclin à devenir père. Sylvia a des relations compliquées et mystérieuses avec une amie autrefois très proche, Victoria, chez qui elle s’installerait bien pour la fin de sa grossesse. Qu’est-ce qui relie les deux histoires, le père de Lauren sera-t-il disculpé, on s’attache à ces questions qui font du roman un « page-turner » très efficace. Je m’y suis laissée prendre bien volontiers !
Comme souvent, ce n’est qu’après avoir lu un certain nombre d’avis sur un ou une auteur que je me décide à ouvrir un de ses livres. C’est le quatrième traduit par Amanda Eyre Ward qui a fini par tomber entre mes mains à la bibliothèque et je l’ai trouvé bien fait, mais sans doute ne m’en restera-t-il pas grand chose dans quelques mois ou années. Je lirai peut-être les romans précédents si l’occasion s’en présente, mais n’en ferai pas une priorité.

Extrait : J’éteins mon portable, le fourre dans mon sac, choisis des bananes un peu vertes, des épinards bio, du thym et des pommes de terre nouvelles. Au rayon boucherie, je prends de l’agneau et une livre de steak haché. Je passe devant le bac à homards, m’empare d’un pack de bières, d’une bouteille de blanc bon marché, je jette dans le Caddie deux paquets de müesli à la fraise et un demi-litre de glace à la vanille. Cheddar, lait écrémé, bagels, baguette, tortillas, cookies aux pépites de chocolat : j’ai l’air de faire des courses pour une famille de cinq, alors qu’il n’y a que Gerry et moi dans notre deux-pièces cuisine. Je souris en pensant à lui : ses boucles cuivrées, ses larges épaules. Au lycée, il faisait de la lutte ; il a conservé une silhouette trapue et musclée. Nous sommes de la même taille et quand nous nous enlaçons dans la cuisine pour danser sur un slow qui passe à la radio, nos corps s’emboîtent comme les pièces d’un puzzle. Tout comme l’Illinois s’encastre dans le Missouri dans mon vieux puzzle des États-Unis.

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