L’auteur : Philip Caputo est journaliste et écrivain, né à Westchester, dans l’Illinois en 194&. Il est lauréat du Pulitzer en 1973, avec d’autres auteurs pour leurs révélations de fraude électorale à Chicago.Il est surtout connu pour ses mémoires sur son passage au Vietnam, Rumeur de guerre (A Rumor of War, 1977). Il vit aujourd’hui à Patagonia, en Arizona.
733 pages
Editeur : Le Cherche-Midi (2012)
Titre original : Crossers (2009)
Traduction : Fabrice Pointeau
Gil Castle, veuf depuis très peu de temps, décide de quitter New York et le milieu des affaires pour s’installer quelques temps dans une petite maison construite en Arizona, sur un ranch frontalier appartenant à sa tante Sally. Il en profite pour lire, réfléchir, chasser, donner un coup de main à son cousin Blaine. Mais sa découverte, un jour au cours d’une promenade avec son chien, d’un clandestin transi et épouvanté, va l’obliger à s’impliquer un peu plus dans la vie du ranch. Observer la gestion d’un territoire aussi étendu, le long de la frontière mexicaine, l’oblige à ouvrir les yeux sur les nombreux passages que s’y frayent clandestins et trafiquants de drogues.
C’est ce qu’il est convenu d’appeler un roman ambitieux, mêlant dimension historique et actualité, côté policier et réflexion sur le deuil, le tout sur plus de 700 pages. La bonne idée est à mon avis de s’être intéressé à la personnalité du grand-père de Gil et Blaine, qui fut tour à tour combattant de la révolution mexicaine, vaquero et policier, personnage d’un autre âge, dont la violence contribua à créer des haines farouches. Celles-ci poursuivront ses petits-enfants au-delà des années. D’autres personnages interviennent, que ce soit au Mexique ou en Arizona, une amie des cousins de Gil pour le côté romance, un policier infiltré, une femme à la tête d’un cartel mexicain…
Certes ce roman est long, mais il ne comporte pas de longueurs, je ne vois pas ce qui aurait pu être coupé ou évité. La violence y existe, mais sans gratuité aucune, et l’alternance entre passé et présent, vision mexicaine et point de vue américain, est bien menée, centrant tout de même l’histoire sur le personnage de Gil Castle, intéressant dans son évolution. J’ai beaucoup apprécié cet excellent roman, que je guettais depuis un moment à la bibliothèque !
Le roman s’intéresse aussi à la Révolution mexicaine, dans les chapitres sur le grand-père de Gil.
Extrait : Ils roulèrent en silence jusqu’à atteindre un croisement en T où les directions étaient gravées sur des panneaux en bois fixés à un poteau. A côté, une pancarte en métal érigée par la police des frontières prévenait : ATTENTION, RISQUE DE CONTREBANDE ET D’IMMIGRATION ILLEGALE DANS CETTE ZONE. SOYEZ CONSCIENT DE VOTRE ENVIRONNEMENT. Castle se demanda à haute voix ce que le fait d’avoir conscience de son environnement pouvait signifier.
Ça signifie que si vous tombez sur des marijuanitas, vous pouvez soit faire semblant de ne pas les voir, soit soulever votre chapeau et dire : « Bienvenidosa los Estados Unidos, passez une bonne journée. », expliqua Tessa, l’initiant un peu plus aux usages de l’Ouest, l’Ouest moderne.
Là je m’en veux car ce roman, qui me plaira c’est certain, je l’ai dans ma PAL depuis déjà plusieurs mois…
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Mais non, au contraire, réjouis-toi de l’avoir ! (je comprends, les roman un peu « volumineux » ont toujours tendance à attendre…)
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Bien noté, même si je n’ai pas particulièrement envie d’un pavé en ce moment. Mais ça reviendra !
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Les pavés, c’est par période… Je me suis un peu forcée à le commencer, mais n’ai pas été déçue du tout.
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Tu parles si j’ai aimé!
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C’est chez toi que je l’ai noté ! Je n’ai pas mentionné les descriptions de paysages, très réussies !
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Puisque tu l’as rendu à la bibli je vais pouvoir l’emprunter 🙂
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Euh… il faut que je le rende bientôt ! 😀
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Moi aussi j’ai bien aimé. Et pourtant d’habitude j’ai horreur des pavés. Mon petit avis : http://litterature-a-blog.blogspot.fr/2012/04/clandestin.html
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J’ai bien aimé aussi m’immerger dans cette fresque américano-mexicaine et eu du mal à m’en sortir !
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Je n’arrive pas à savoir si ça me plairait
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Il faudrait tester pour le savoir ! 🙂
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Ce roman me fait très envie : je l’avais un peu oublié, et ton billet ravive l’envie de le lire, d’autant que tu dis bien qu’on ne sent pas réellement le côté pavé. En tout cas, ça a l’air à la fois beau et fort.
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Sans doute à cause de son format, il a été peu vu sur la blogosphère et c’est dommage !
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Une page d’histoire que je connais bien peu (voire pas du tout…)
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La partie sur la révolution mexicaine est assez courte mais permet de mieux comprendre… Quant à l’époque actuelle et l’organisation des trafics en tout genre, on voit que l’auteur connaît bien le sujet aussi.
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ton commentaire donne envie ! je vais le noter
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C’est un très bon roman, dense et bien documenté, avec des personnages mémorables !
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Il a fallu qu’il arrive dans les « pavés de l’été » pour que j’y prête attention, pourtant vous êtes plusieurs, sur des blogs que je fréquente, à en avoir parlé… Un pavé pareil, il a réussi à passer entre les mailles du filet !
(au demeurant, je ne suis pas certaine qu’il soit pour moi, peur de m’essouffler en route)
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Je l’ai lu vraiment facilement, sans m’arrêter au nombre de pages !
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